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Créer des liens d’amitié à l’étranger permet de se retrouver. En Angleterre, beaucoup de joueurs français et francophones ont eu la chance de se croiser sur les terrains, ou mieux, d’évoluer sous les mêmes couleurs. Certains sont ainsi devenus de très bons amis.

“Ici, c’est facile de rencontrer des joueurs de la même nationalité” confie Nigel Atangana. Le milieu de terrain d’Exeter City (League Two/D4), âgé de 30 ans, fait partie de cette colonie de joueurs francophones qui jouent, depuis plusieurs années, dans les divisions inférieures anglaises. Cette saison, avant l’arrêt prématuré de tous les championnats, mi-mars, à cause de la pandémie du coronavirus, 74 joueurs francophones évoluaient entre la Championship (D2) et la National League North/South (D6), parmi eux, 46 joueurs d’origine française. La League Two (D4) était même la deuxième division la plus représentée, après la Championship, avec 17 joueurs francophones au total : “Quasiment tout le monde se connaît dans les divisions inférieures” explique-t-il.

Des arrivées progressives qui, d’une certaine manière, ont permis aux uns et aux autres de créer des accointances en dehors du football. “En jouant pour plusieurs clubs, j’ai pu rencontrer pas mal de joueurs, ajoute Nigel Atangana. J’ai tissé des liens d’amitié avec Mathieu Baudry (Swindon Town/D4), Armand Gnanduillet (Blackpool/D3), Maxime Biamou (Coventry City/D3), Jean-Yves Koue Niaté (Aldershot/D5), Kalvin Lubombo-Kalala (Torquay/D5). Ce sont des mecs avec qui je parle régulièrement”. L’origine sociale joue également un facteur prédominant. De nombreux joueurs présents outre-Manche sont passés, pour la grande majorité, sur les terrains de la région parisienne. “Je connais Maxime Biamou car il est originaire du même coin que moi, confesse Hamza Bencherif. Quand tu es de Paris ou des alentours, tu as de fortes chances de connaître déjà certains joueurs ou d’avoir des amis en commun. J’ai également des contacts avec Zoumana Bakayogo (Notts County/D5)”.

Thierry Audel (Brackley Town/D6) fut le coéquipier de Hamza Bencherif lorsque les deux joueurs ont évolué ensemble à Lincoln City, en 2014. Le défenseur central confesse qu’il y a toujours une petite sympathie entre les joueurs d’une même nationalité quand ils se croisent sur les terrains.

Il développe : “Il y a des meilleures ‘vibes’ ici avec les Français qu’avec les Anglais par exemple. Je trouve, personnellement, qu’il y a plus de facilités à devenir proche d’un joueur français que tu rencontres en Angleterre qu’un joueur anglais”.

Maxime Biamou abonde dans ce sens : “Quand tu es en France, tu as plus tendance à rester proche des joueurs, créer du lien via les réseaux sociaux comme Instagram ou WhatsApp. J’ai une conversation avec des dizaines de joueurs à Villemomble ou Yzeure. Ici, en Angleterre, ils font une conversation commune de tous les joueurs du club. Donc, quand un gars part, tu n’as quasiment plus aucune nouvelle de lui. Tout dépend aussi des liens que tu tisses avec certains d’entre eux. Aujourd’hui, je n’ai pas vraiment de nouvelles de mes anciens coéquipiers de Sutton. Je discute peut-être encore avec un ou deux joueurs grand maximum”. Une proximité entre les joueurs francophones qui se traduit par des sorties régulières en dehors du football, comme l’explique Jean-Yves Koue Niaté (Aldershot/D5).

Nouer une amitié est une chose, aider en est fondamentalement une autre. En Angleterre, l’adaptation est souvent délicate pour bon nombre de joueurs. Trouver un point de repère est dès lors indispensable. Maxime Biamou est passé par cette situation. L’attaquant de Coventry City (League One/D3) ne connaît personne en arrivant à Sutton United (Vanarama National League/D5) en 2016. Sur sa route, il rencontre Bendsenté Gomis, formé au Racing Club de Lens : “Il m’a beaucoup aidé à m’intégrer car je ne parlais pas bien anglais. Lorsque le coach allait donner des consignes, je venais le voir pour demander une traduction. Quand je suis arrivé à Coventry, Anthony Andreu m’a aussi aidé. Il a joué en Écosse pendant plusieurs années et c’est quelqu’un qui m’a appris beaucoup de choses”. Cette année, il a inversé les rôles en aidant son nouveau coéquipier Wesley Jobello, arrivé de l’AC Ajaccio (Ligue 2), à prendre ses marques en Angleterre. “J’ai été aidé par le passé, mais j’aurais aimé être aidé comme j’ai pu l’être avec lui. J’ai accompagné Wesley dans ses démarches administratives et je l’ai également aidé à trouver un appartement à Coventry. Il habite maintenant juste au-dessus de chez moi (sourire). Dès qu’il a besoin de quoi que ce soit, je suis là pour lui”. À Londres, Stéphane Ngamvoulou (Maldon & Tiptree/D8) n’aurait peut-être pas eu le même parcours de vie si, à son arrivée en 2013, il n’avait pas été aidé et logé par son ancien coéquipier à Romorantin, Farid El Alagui : “J’ai beaucoup de respect pour l’homme qu’il est. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est grâce à lui. Il a eu une grande place dans ma carrière et dans ma vie d’homme. Je ne le remercierai jamais assez pour ce qu’il m’a donné, malgré le fait que je ne sois pas devenu un joueur professionnel en Angleterre”. Le milieu de terrain, originaire de Torcy, a également eu la chance de connaître Zoumana Bakayogo, originaire de la même ville, Nigel Atangana contre qui il a déjà évolué et Thierry Audel, qu'il a croisé lors d'une pré-saison à Whitehawk. 

Rémy Clerima (Maidenhead United/D5), de son côté, n’a pas eu la chance d’être aidé par des joueurs à leur arrivée : “Ça m’a aidé à grandir plus vite, explique le défenseur de 29 ans, mais cela ne m’a pas empêché de rendre service par le passé. J’ai toujours eu des joueurs qui m’ont contacté sur les réseaux sociaux pour savoir comment se passait la vie ici et si je pouvais les aider. J’en ai aidé quelques-uns à même venir en Angleterre pour passer des essais dans mon club, mais une fois sur place, les mecs n’étaient pas prêts. Derrière, j’ai fait attention. Aujourd’hui, je peux aider quelqu’un, mais je ne peux pas lui garantir de le faire venir en Angleterre pour un essai”. À l’instar de Rémy Clerima, Yannick Makiese a surtout été accompagné par son frère lors de son arrivée à Londres. Un repère indispensable pour avancer sereinement dans la vie active.

Car loin de chez soi, la solitude guette à toute vitesse. Timothée Dieng (Southend United/D3) en a fait la malheureuse expérience lors de ses premières semaines dans le nord de l’Angleterre : “Quand je suis arrivé à Oldham, je vivais à l’hôtel. Je n’avais pas de chez moi. Et forcément, ce n’était pas réjouissant. J’étais loin de ma famille, de mes amis et je ne connaissais personne. Un soir, en revenant d’un match avec l’équipe réserve, je n’avais plus le moral. J’étais limite en dépression. Je me suis ressaisi par la suite car le football a pris le dessus.” Jean-Yves Koue Niaté, qui a également vécu au Liban pendant un an, ajoute : “En Angleterre, surtout quand les choses se passent mal sur le terrain, tu penses forcément à rentrer. Personnellement, je suis quand même assez fort mentalement, donc ça ne m’a pas traversé l’esprit, mais d’autres personnes peuvent lâcher du jour au lendemain”.

Mais parmi les joueurs interrogés, tous l’affirment : ils ont été aidés à un moment ou à un autre, par un de leurs compatriotes. En Angleterre, loin de chez soi, la vie en dehors du foot n’est pas toujours évidente et se retrouver, y compris quelques instants, est toujours un vrai plaisir pour tous.

des rencontres fréquentes sur le terrain

une entraide indispensable

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“Il y a plus de facilités à devenir proche d'un joueur français que d'un joueur anglais ici”

“Quand les choses se passent mal, tu penses forcément à rentrer"

"à l'étranger 

les français s'entraident"

"on essaie de se voir quand

on est dans la même ville"

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Le défenseur central de Guiseley (National League North/D6) réside à Nottingham depuis quatorze ans. Il explique que le lien perdure même après l’arrêt de la carrière professionnelle: “À Nottingham, je fréquente un groupe de joueurs français. Certains sont restés ici, comme par exemple Guy Moussi (ex joueur de Nottingham Forest, Millwall et Birmingham City). On se voit régulièrement pour parler du football ou de nos projets personnels”. Entre Sunderland et Gillingham, Mikael Mandron a eu l’occasion de rencontrer beaucoup de compatriotes sur le terrain. Ancien coéquipier du défenseur central béninois Reda Johnson à Eastleigh (Vanarama National League/D5), l’attaquant de 25 ans a néanmoins plus sympathisé avec des personnes anglaises : “Quand j’ai fait le choix de venir en Angleterre, je me suis dit dans ma tête que je devais penser et réfléchir comme un anglais. Non pas que je devais forcément oublier ma vie en France, mais je devais vraiment m’acclimater le plus rapidement possible. J’ai beaucoup plus d’amis qui sont anglais ici que français, ma copine avec qui j’ai eu un enfant récemment, est elle aussi anglaise”.