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La cohabitation entre Dieu(x), le football et les clubs n’est pas seulement un fascinant sujet de débat, elle accompagne ce sport depuis des décennies, ancrée dans une culture populaire soucieuse des croyances et de la religion de l’homme. Nos footballeurs, pour certains croyants et pratiquants, racontent comment la religion et la foi s’insèrent dans leur vie footballistique et leur vie d’être humain.

“Cessez de juger sur l’apparence, jugez avec équité”, disait Saint-Jean. Le football, comme d’autres sports, est le théâtre à ciel ouvert où se regroupent de nombreuses croyances religieuses. Sur le terrain, confessions, prières et appels sont devenus des gestes connus de tous. Des footballeurs s’engagent même dans différentes associations à l’échelle internationale. Mais cette proximité entre la religion et le foot n’est pas récente, comme le confie le journaliste Nicolas Vilas dans son ouvrage Dieu Football Club paru en 2014. Au Royaume-Uni, des clubs tels que Tottenham (Angleterre), les Glasgow Rangers et le Celtic Glasgow (Écosse), Linfield et Derry City (Irlande du Nord), sont imprégnés de ce spectre religieux depuis le XIXe siècle. Dès lors, comment ne pas imaginer un amourachement prégnant entre l’humain et la foi ?

Jean-Yves Koue Niaté (Aldershot/D5) est musulman. Tous les jours, il essaie de faire ses cinq prières : “Tu te forces chaque jour à apprendre la religion. C’est quelque chose qui m’apaise et qui me garde sur le droit chemin, explique-t-il, je remercie toujours le bon Dieu pour la vie que je mène”. Passé par la Belgique et le Liban, le défenseur central de 27 ans a voyagé dans les différences culturelles et religieuses : “Au Liban, le président de mon club (NDRL : Al Nabi Chit, club de première division libanaise) venait prier avec l’équipe au coup d’envoi de chaque match. Nous citions un verset du Coran. Il y avait également des salles de prière où les joueurs pouvaient se recueillir avant et après la rencontre”. Zoumana Bakayogo est lui aussi musulman. À 33 ans, le latéral gauche de Notts County (Vanarama National League/D5) est taiseux quand il s’agit d’évoquer sa pratique de la religion : “En règle générale, je n’en parle pas vraiment dans les clubs où j’évolue. Seules quelques personnes sont au courant, comme le médecin ou le kiné. Je pense que la religion est quelque chose de personnel. Tu n’es pas obligé de le crier sur tous les toits. Tu dois la garder en toi et la confier si seulement tu as confiance envers la personne”.

Outre-Manche, les deux défenseurs ont souvent été confrontés au questionnement de leurs coaches et partenaires, parfois même de manière impromptue : “Un jour, je me souviens être arrivé en retard à un meeting (la conférence d’avant-match à l’hôtel) avec un autre joueur musulman de l’équipe, confie Jean-Yves Koue Niaté. Nous sortions d’une prière. Le coach nous avait demandé les raisons de notre retard. Je lui avais alors expliqué que c'était dû à nos prières. Après cet échange, il nous avait proposé d’adapter l’heure du meeting en fonction de notre temps de prière”. Zoumana Bakayogo complète : “Souvent, les joueurs me demandent pourquoi je ne mange pas de porc. C’est à partir de ce moment-là que je leur explique ma religion. Sinon, je ne viens pas vers eux”. À l’inverse de Jean-Yves Koue Niaté et de Zoumana Bakayogo, Maxime Biamou s’est tourné vers la religion après sa grave blessure aux ligaments croisés à Villemomble. Aujourd’hui, il ne regrette aucunement ce choix : “Avant de jouer là-bas, je n’étais pas du tout croyant, mais avec les galères que j’ai vécues, j’ai décidé de me tourner vers Dieu. Depuis, tout se passe parfaitement bien pour moi. La religion m’aide dans le sens où, quand elle est derrière toi, tu as moins de pression car tu sais que Dieu est là. Tu ne penses pas aux malheurs”.

L’attaquant de Coventry (League One/D3) se sert désormais de la religion pour avancer sereinement dans sa pratique du football, malgré des premiers mois difficiles chez les Sky Blues : “Quand, je suis arrivé à Coventry, j’ai réactivé mon compte Twitter. C’est là que je me suis rendu compte de certaines choses. Je regardais les tweets sur moi et je voyais que les fans n’étaient pas forcément heureux de ma venue : ‘Que va-t-on faire d’un joueur de cinquième division qui arrive de Sutton ? Si ça se trouve il est nul…’ Après certaines rencontres, je regardais aussi les réactions et je voyais des gens me mentionner en me disant : ‘Mec, t’es nul, t’es nul’. Je me suis alors posé la question : ‘Suis-je vraiment nul ?’” En travaillant sur soi, Maxime Biamou a alors évacué la pression des fans. “Je me suis dit que Dieu était derrière moi et que je ne devais pas m’inquiéter. J’ai désormais un pouvoir extraordinaire en moi qui fait que j’ai arrêté de me poser des questions. La pression n’est donc plus là. Quand je joue sur le terrain, je suis plus libéré”. Une rencontre que le natif de Créteil a parachevé en se baptisant à la cathédrale de Coventry, une façon pour lui de rendre encore un peu plus ce que Dieu lui a donné. À Exeter, Nigel Atangana n'est pas pratiquant de la religion et puise sa force mentale dans les galères qu'il a vécues par le passé.

Hamza Bencherif (Guiseley/D6) est d’origine algérienne. Fier de ses racines musulmanes, le défenseur central estime que les Anglais parlent énormément de la religion afin de savoir comment elle fonctionne : “Ici, les gens vont rester ouverts d’esprit, peu importe leur opinion personnelle. La culture religion est bien plus développée qu’on ne pourrait le penser. Ils essaient de connaître certaines choses et comprendre comment tu fonctionnes. Ils ne veulent pas savoir si tu as tort ou si tu as raison. En fait, ils ne calculent pas ce que les gens veulent faire, car pour eux, ce n’est pas un problème existentiel”.

En effet, si on en croit les données de l’Office For National Statistics, l’islam est la troisième religion de l’Angleterre après le christianisme et l'athéisme. La pratique de l’hindouisme est également présente, puisque la part de la population est de 1.5%. Des chiffres peu surprenants pour Hamza Bencherif : “En Angleterre, tu as de très grosses populations pakistanaises et indiennes. Tu vas retrouver des mosquées et des synagogues dans beaucoup de villes, comme Manchester, Londres avec le quartier juif de Tottenham, il y a aussi des quartiers musulmans à Birmingham, Leicester. Ici, contrairement à la France, ce sont les Indiens qui sont connotés comme musulmans. Lorsque je suis arrivé en Angleterre, les gens en me voyant, pensaient que j’étais indien ou pakistanais, mais pas algérien (sourire)”.

Dans la vie de tous les jours, la religion occupe donc une place centrale pour de nombreux anglais. Si le football est un terrain d’expression sans commune mesure, la vie sociale reste le lieu où la religion se diffuse le plus. Yannick Makiese est chrétien pratiquant. L’ancien gardien de Merstham confie prendre ses décisions grâce à la religion : “Avant d’être footballeur, avant d’être étudiant ou assistant commercial, je suis avant tout une personne chrétienne. La religion m’aide à être plus calme, plus détendu. Elle est importante pour moi, comme pour ma famille”. Sa vie aurait-elle été différente sans cette pratique de la religion ? Là encore, il l’assure, ses décisions furent prises grâce à l’aide de Dieu.

À l’image de Yannick Makiese, Zoumana Bakayogo estime avoir trouvé des réponses dans la pratique de la religion au quotidien. “La religion m’a permis d’avancer dans la vie. Être musulman, c’est plus une croyance, un comportement à suivre. C’est une religion de paix comme la religion chrétienne ou le judaïsme confie-t-il. Elle m’a beaucoup plus aidé dans ma vie personnelle que dans ma vie footballistique. Le football est une passion qui est devenue un métier. C’est pour ça que je n’associe pas ma pratique au football. Ce sont deux terrains d’expression qui sont différents à mes yeux".

Cette quête de l’équilibre, les footballeurs et les hommes la trouvent dans la religion. La conséquence d’un besoin découlant d’une blessure, d’une rencontre, ou d’une pratique familiale. Certains se découvrent une voie, d’autres la construisent depuis tout jeune. La religion appartient à tout le monde et surtout, à partir de l'envie de chacun.

des liens ténus entre le football et la religion

le culte au quotidien

“Le coach a adapté l'heure du meeting en fonction de notre temps de prière”

“La religion chrétienne m'aide à être plus calme, plus détendu”

"j'ai toujours su que j'allais y arriver"

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